En débusquant une intrigue dans des interviews, des portraits morcelés, des effets de réel, un film comme Putty Hill
a l'ambition paradoxale d'un cinéma naturellement romanesque. Où le
roman tiendrait dans le documentaire, et où le récit serait juste là, à portée de caméra, se déployant à mesure que les séquences de vie s’additionnent.
Tout ça, bien sûr, n'est qu'illusion. Car il y a bien,
dans la démarche de Matthew Poterfield, la volonté d'un regard
synthétique, organisateur. Et en creux, une forme de mélodrame pas si
éloigné du film choral et de certains tics du cinéma indé. C'est
l'histoire d'un enterrement, celui d'un garçon de 24 mort d'une
overdose, dans la région de Baltimore : on entend le témoignage de ses
proches, on voit les scènes de vie qui entourent la cérémonie des
obsèques.
Pourtant, en même temps qu'il tourne autour
d'une absence, le film parvient de singulière façon à rendre hommage aux
présents. On tient le regard d'adultes et d'adolescents, mystérieux
comme ceux de Gus Van Sant, baignant dans une belle lumière.
C'est fragmentaire, impur, cela tombe parfois dans le procédé - et, pour
ces raisons peut-être, c'est un film plutôt émouvant.
Putty Hill, sortie le 24 janvier chez E. D. Distribution
J'aurais aimé trouvé cela émouvant moi aussi, je l'ai juste trouvé malheureusement ennuyeux...
RépondreSupprimerOui le film est vraiment imparfait et je n'ai pas échappé à quelques moments d'ennui moi non plus ! Mais je trouve que l'ensemble forme quelque chose d'émouvant, oui.
RépondreSupprimerLe premier paragraphe de votre article est pour le moins « poétique », je dois dire. Selon ce que vous avez écrit, j’en déduis que le film est plutôt bien et que je devrais le regarder. En lisant votre texte, j’ai l’impression que l’écriture c’est votre truc. En tout cas, je tiens à vous dire que j’apprécie beaucoup votre style. J’avoue volontiers que c’est déjà une raison pour moi de continuer à suivre votre blog !
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