samedi 29 septembre 2007

Moustaches - Le World trade center et le Grand Meaulnes



Personne ne s’y attendait, c’est venu comme ça. Comme tous les grands événements. Le monde du cinéma n’a plus peur de rien désormais. Deux films fondé sur le prédicat selon lequel l’intempestif port de moustache est permis par les codes esthétiques de l’art cinématographique.


On peut comprendre à la limite le choix d’Oliver Stone. Son parti-pris est de filmer le 11 septembre à l’envers. Nous avons tous vu à la télé les images choc de l’avion qui s’écrase, des tours qui s’effondrent et des gens qui fuient. Dans World Trade Center, tout cet aspect n’apparaît qu’à contrejour, comme l’ombre de l’avion projetée sur une façade d’immeuble. Ce qui était dans l’obscurité, Oliver Stone le montre et ce qui était au plein jour de l’actualité mondiale, il nous le cache.


De là la volonté de filmer des personnages vrais, portant les valeurs de l’Amérique. Or qu’est-ce qui différencie un personnage faux (l'acteur hollywoodien), d’un personnage vrai ? Et surtout : un faux flic d’un vrai flic ? Malheureusement pour nous tous...c’est la moustache. Il parut alors nécessaire au réalisateur, probablement enivré de cette découverte, d’imposer le port de la moustache au trois quarts de ses acteurs. Ce petit égarement ne fait que trahir la fausseté générale de cette volonté de faire vrai. De détail réaliste, la pilosité fantaisiste se mue en pur et simple déguisement (et il s’agit d’un attentat, pas d’un bal masqué.) Le malheur, c’est qu’il en est de même pour le reste du film, particulièrement les scènes familiales. Ce n’est pas tant que les valeurs du film soient critiquables, comme on l’a laissé entendre en France, mais Oliver Stone échoue à rendre poignant le versant humain de l’histoire.


Le problème n’est pas franchement le même pour Le Grand Meaulnes. Nous parlerons plutôt ici d’un gigantesque gâchis (gâchis de l’histoire d’Alain Fournier, gâchis de Nicolas Duvauchel qui se débrouille bien en Grand Meaulnes et des quelques beaux passages du film.)


Le niveau du tout, visuellement parlant, est plutôt neutre. Le film prend un premier coup quand Jean-Baptiste Maunier, dans le rôle du personnage narrateur, se risque à prendre la parole et à tenter - au désespoir du spectateur - d’exprimer des émotions avec sa physionomie. Etait-ce vraiment une raison, je vous le demande, pour affubler ce choriste préado d’une improbable moustache ? Passe encore qu’il obtienne très jeune un poste d’instituteur, qu’il soit attiré par une femme qui a l’air d’avoir vingt ans de plus que lui, mais vouloir faire passer le tout par une moustache...L’apparition incongrue du postiche, vers la fin du film, nous fait oublier dans un fou rire l’ennui qui s’était installé jusqu’à ce passage. Quel blagueur ce Morhange !

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