dimanche 12 juillet 2009

Whatever works - New-York est revenu!


On l'avait presque oublié, celui-là. Le new-yorkais névrosé, celui qui parle à la caméra, celui qui a des théories sur tout, le mégalomane attendrissant. Et, pour le coup, ce n'est pas Woody Allen, mais un certain Larry David, un chauve à lunettes. Son personnage, Boris Yellnikov, ressemble d'autant plus au cinéaste que ses réguliers apartés au spectateur lui donnent quasiment un statut de narrateur, qu'il semble difficile de dissocier de celui du metteur en scène.

Il s'agit d'illustrer, sur le mode comique, le slogan selon lequel "nous ne sommes que des vers". C'est cela qui charme, d'ailleurs, dans Whatever works: d'un côté une trame schématique, assez peu vraisemblable, et de l'autre une prétention à l'observation scientifique. Et il y a comme du Heisenberg de boulevard à montrer la façon dont l'observation, toute désabusée qu'elle soit - et c'est précisément le rôle de Boris - influe finalement sur l'objet d'étude.

L'objet d'étude, ici, c'est l'anthropologie new-yorkaise, à la quelle viennent se frotter des Américains profonds, des Américains du sud. La rencontre donne lieu à des formules cocasses (un exemple: le sudiste demandant à son camarade de comptoir s'il est "de la confession homosexuelle" et pestant contre toutes les femmes, "either male or female"). La conversion de la famille américaine traditionnelle aux moeurs dissolues de New-York est simplement présentée comme le passage d'une mascarade à une autre, la seconde n'étant pas moins absurde que la première - même si c'est celle du faux observateur et du vrai metteur en scène. Relativisme culturel aussi facile qu'efficace, notamment quand il s'agit d'éclairer le sens du titre: Whatever works...
Des avis plus tranchés chez Nightswimming et Dr Orlof

4 commentaires:

  1. Je reste sur ma sévère position mais je suis plus convaincu par ton analyse que celle du Doc Orlof, par cette idée de deux blocs sociologiques qui permettent des passages directs de l'un à l'autre. Allen propose donc en guise de scénario une série de revirements spectaculaires et invraisemblables. Le problème, selon moi, est que ces brusques changements d'états ne provoquent pas de véritable échange, ouverture ou enrichissement. Disons que le système d'observation est moins horizontal que vertical : les "ploucs" sont tirés vers le haut, vers le monde de Boris et de Woody.

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  2. Je vois ce que tu veux dire par vertical contre horizontal, mais je dirais plutôt que cela reste ambiguë. Le système de vases communicants est là, mais biaisé par le fait que, malgré tout, malgré toute l'autodérision du monde, le mode de vie new-yorkais semble le plus naturel à Boris Yellnikov et donc à Woody Allen. C'est plus ou moins ce que je voulais dire en disant que ce personnage avait un faux rôle d'observateur.

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