vendredi 23 octobre 2009

La nuit nous appartient, de James Gray



Difficile d'appréhender La Nuit nous appartient, le film de James Gray. Ne connaissant pas grand chose de ce cinéaste qui ne manque pourtant pas de partisans, j'ai eu un contact abrupt à cette œuvre léchée, compacte comme une grosse pierre taillée. Ce qui se dit autour du style de James Gray - on parle beaucoup de classicisme - a sa pertinence: ambition ou prétention, il y a dans ce film la solennité du marbre. Il faut dire que certains plans donnent de furieuses envies de capture d'écran. Et je ne suis pas sûr qu'il faille chercher quelque chose derrière ce matériau brut, qui n'impose au fond que sa propre évidence. Mais il ne faudrait pas exagérer, La Nuit nous appartient n'est pas non plus l'œuvre d'un contemplatif: ce qui fait l'intérêt du film de James Gray, ce sont surtout les moments de bravoure typiques d'un film de genre. De l'opération d'infiltration à la course-poursuite en voiture, les pics de tension ne manquent pas.

Pour toutes ces raisons, James Gray est souvent jugé sur sa qualité de bon artisan cinéphile. On se demande ici et là si La Nuit nous appartient est vraiment plus qu'un bel objet. A-t-on affaire à un "petit disciple de Clint Eastwood"? Pas forcément. Ce n'est pas seulement dans le fascination pour le cinéma d'antan que le jeune cinéaste aime à ressusciter les thématiques familiales du cinéma classique. Le rapport à la filiation, par exemple, retrouve dans son regard une rare puissance dramatique. Et si on finit par s'émouvoir d'un tableau plutôt commun de la famille américaine, c'est parce que James Gray a su lui donner une teinte inédite.



3 commentaires:

  1. Euh, c'est un comm très indirect sur le billet...

    Il n'y aurait pas un blogueur-cinéma pour faire un léger récapitulatif des vingt dernières années du "jeune cinéma américain" ?

    Quelque chose, comme : "Ce qu'il fallait avoir vu". Par exemple :

    - pour James Gray : Little odessa, The Yards (Two lovers n'étant pas indispensable)
    - tout Tarantino (pour pouvoir "mieux aimer le détester")
    - Roger Avary : The Laws of attraction !
    - y a-t-il de vraiment bons Darren Aronofsky ?
    - Christopher Nolan (le correct Batman begins, et pis c'est tout !) (aïe, faut pas dire ça, ici !!!)
    - que faire de David Fincher ?
    - rhâaaa, ce mauvais de Bryan Singer !
    - cet imbécile de Michael Bay...
    - Jonathan Mostow ?
    - JJ Abrams : oui, bon...
    - un sujet autour des frères Farrelly
    - ça vaut quoi Judd Apatow ?
    - comment peut-on défendre Shyamalan ?!!!
    - qu'est-il arrivé à Axel Proyas ?
    - Lodge Kerrigan, il paraît...
    - Paul Thomas Anderson : pfff...
    - Wes Anderson...
    - Steve Caghan...
    - la scénariste : Diablo Cody (Juno, Jennifer's body) !

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  2. Thimothée et Père Delauche, je ne comprenais pas le sens de vos échanges autour du "nouveau ciné US" car je n'avais pas encore lu cette note.
    C'est une idée, effectivement, à garder, notamment pour fêter le changement de décennie qui arrive, propice à tous les récapitulatifs (mais, il y a déjà pas mal de textes sur le feu...).

    Sinon, je vois, TG, que tu connaîs mon point de vue sur La nuit nous appartient, qui est assez proche du tien (merci pour le lien). J'ajoute que ma découverte de Two lovers ne m'a pas fait avancer d'un pouce sur le cas James Gray : j'en reste aux promesses de Little Odessa.

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  3. Ce film m'a profondément ennuyé, je l'ai trouvé caricatural et bien trop conformiste !

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