mercredi 26 mars 2008
There has been blood
samedi 8 mars 2008
Bienvenue chez les Français
Bon, la décision prise, que dire de ce film sympathique? D'abord qu'il ne prétend pas à grand chose, sinon à une forme de fierté et d'entente nationale. Premier mérite, donc, tout simplement parce que la prétention n'a jamais été profitable au cinéma français si l'on regarde du côté des Garrel, Jacquot ou Godard des mauvais jours. En magnifiques exemples de simplicité, nous avons des Truffaut ou des Philippe de Broca.
Danny Boon fait de l'art des régions une affaire de comédie, dont on se joue et dans laquelle on entre: une comédie qui va du cliché et de la mise en scène aux liens d'hospitalité et d'amitié. Les quelques passages dans le sud sont bien conçus en ce qu'ils donnent paradoxalement une impression de froideur et de platitude, à l'image de l'épouse, une sorte de femme-mannequin. Le sud c'est un peu la vitrine. A l'inverse dans le nord il y a une mise en profondeur de la comédie: l'amitié permet de jouer des images et des réputations.
En somme, si le film est agréable, si les Français le plébiscitent, c'est qu'il est à la bonne échelle. Danny Boon et Kad Merad viennent chercher la comédie là où elle se trouve déjà. C'est déjà ça, non?
lundi 3 mars 2008
Fast blood for fast food
Sweeney Todd semblait ne rien annoncer de très nouveau. Rien de nouveau chez Burton - encore du gothique émerveillé -, rien de nouveau non plus au cinéma: une comédie musicale, de l'amour contrarié, un tueur en série, du quasi noir & blanc quasi à la mode (quasi déjà ringard?), enfin, bien sûr, du sang, beaucoup de sang.
C'est peut-être à cela que le film doit son efficacité. Burton fait de la forme surannée une machine diabolique. De l'incolore originel, de l'amertume de Sweeney Todd, de ses cernes noires naît un retour d'enthousiasme, un sourire ironique et du sang bien rouge. Dans ce cartoon nihiliste Jonnhy Depp se met à chanter, sur un air à la Walt Disney, que le monde n'a plus de sens, qu'il importe donc si peu de trancher des gorges... En quelque sorte, le spectateur est testé dans sa capacité à croire à l'humanité du personnage central. Et la limite est portée de plus en plus loin.