« Ce
n’est pas parce qu’on vit à Hawaï qu’on a une vie de rêve », fait dire
Alexander Payne au personnage principal de The
Descendants. Tu m’étonnes. Avoir des chemises hawaïennes et le visage de
George Clooney n’évite au gars ni d’avoir une femme dans le coma, ni d’être
cocu (de cette même femme dans le coma). Il y a de la vie derrière l’écran, et
cette vie n’est pas une mince affaire. Voici le renversant credo
cinématographique d’Alexander Payne.
Il
est clair qu’on s’ennuie terriblement devant The Descendant, mais reconnaissons qu’on peut s’ennuyer
différemment d’un moment à l’autre. Il y
a un premier ennui, général, qui est lié aux automatismes de ce cinéma
américain vaguement estampillé indépendant. Père dépressif, petite fille qui n’a pas sa
langue dans sa poche (cf. Little miss
sunshine), ado ingrate mais en fait sympa – le message « on est quand
même une famille malgré nos problèmes » commence a être enregistré, merci.
Tous les tics formels sont là aussi, même si sur la bande-son la musique
hawaïenne a provisoirement remplacé les guitares folks. Le second type d’ennui
ressemble plus à de la gène : il y une fausse pudeur, dans The Descendants, qui consiste à faire
semblant de mettre en sourdine une émotion pour mieux la souligner. Je pense par exemple à ce plan où Alexandra
réagit, sous l’eau de la piscine, à l’annonce de la mort prochaine de sa mère.
La séquence devient un cliché, l’émotion une grimace.
Les
yeux de chien battu de George Clooney ne sauvent rien de cet ensemble terne. J’ai
largement préféré la bande-annonce.
Une mention spéciale quand même au rôle de Sid-la-tête-à-claques, alias Nick Krause-l'embrouille ...
RépondreSupprimerIl est réjouissant ... et puis le soulagement quand il s'en prend une bonne dans l'oeil !
Je n’ai pas vu le film, et votre critique m’incite à ne pas le voir. Je pensais, après avoir vu la bande-annonce, que ce film serait assez bien. En lisant votre article, je vois que ce n’est pas le cas. J’allais voir le film, car il y a George Clooney dedans, mais vous dites que même lui n’a pas pu sauver le film. En tout cas, merci pour cette critique, vous venez de sauver de précieuses minutes de ma vie !
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