Night Moves suit trois militants écologistes qui veulent faire sauter un barrage hydraulique, de la préparation de l’attentat à ses conséquences.
S’il doit y avoir un point de croisement entre l’écologisme et le terrorisme, Kelly Reichardt le place dans une sorte de défiance vis-à-vis des hommes. Non seulement parce que la clandestinité met ses trois personnages à l’écart, mais aussi parce que leur geste même est une mise en garde et donc une prise de distance. La mise en scène de Kelly Reichardt joue plutôt bien de cette ambiguïté entre le moyen (la clandestinité) et la fin (la lutte contre l’action de l’homme sur la nature), en la faisant vibrer dans des situations inquiétantes. La rencontre d’un promeneur juste avant l’attentat, l’intrusion gênante d’un bonhomme en voiture au moment décisif, ou enfin les doutes qui dévorent le personnage féminin – autant de confrontations avec une humanité bavarde qui se heurte au mutisme obstiné de Jesse Einsenberg. Tout le film tient dans ce visage fermé, comme excédé par le monde et par l’espèce humaine.
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