dimanche 13 mai 2012

Le monde malgé le monde - Barbara, de Christian Petzold


La réussite de Barbara, et sa beauté discrète, tiennent à un malgré. Un doux paradoxe, l'inverse de la tiédeur, qui fait communiquer un courant froid et un courant chaud. Le courant froid, c'est la description attendue d'un hôpital de campagne en RDA, les silences sceptiques de Barbara et cette mer longtemps invisible, qui ne fait que souffler sur l'héroïne solitaire. Bizarrement, le courant chaud n'est presque pas autre chose que tout cela. Mais c'est l'évidence, pénétrant peu à peu l'image, que toutes ces souffrances réelles, tous ces personnages tragiques (le séduisant médecin qui écrit des rapports, la jeune fille pourchassée, le jeune homme sur son lit d’hôpital) restent plus aimables que ce qui est loin, que ce qui, probablement, n'existe pas. Le cinéma, toujours, choisit l'ici et maintenant.

2 commentaires:

  1. Jolie critique j'ai toujours pensé que le Gulf stream faisait du vélo le long des cotes découpées pourvu qu'il ne disparaisse pas un jour chagrin...

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  2. La critique m'a amenée au film...et le film m'a peu à peu ramenée dans le nullepart des humains... des inhumains aussi... la simplicité des gestes, des cadres...des mots... de l'émotion... et celle ci est envoutante... autant et peut être plus que les grands spectacles...
    Barbara il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour là...

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