Le scoop n’est probablement pas très frais, mais ça reste une petite découverte personnelle : les Marx Brothers ont inventé le burlesque parlant. Mesurons un peu le paradoxe : dans les pochades marxiennes, le burlesque – art muet par excellence – est saturé de paroles. Le langage du corps devient prétexte à torturer le corps du langage. Si un Chaplin (par exemple) est muet, c’est que ses plans parlent d’eux-mêmes. L’astuce des frères Marx est de faire précisément que les plans ne puissent plus parler d’eux-mêmes. La parole n’est pas là pour expliciter, mais au contraire pour rendre toute situation équivoque. Il y aura toujours un Groucho pour venir compliquer de ses jeux de mots les situations les plus simples. Le comble étant bien sûr que cette complication de la parole soit une merveilleuse manière de broyer le sens pour y laisser germer l’action pure, anarchique, muette comme Harpo!
Belle analyse et très concrète du talent des Marx Bros et de leurs place. J'ai écris également un peu sur le sujet et son évolution sur mon blog. Je trouve que par la suite, dans le burlesque, Peter Sellers à ralentie à nouveau le rythme, et fait un mélange parfait du burlesque muet et lent, avec sa touche si particulière, qu'il fallait du parlant.
RépondreSupprimerMerci Vittorio. D'accord avec vous sur Sellers, qui se sert de la parole ou de l'apparence pour ajouter une teinte d'étrangeté (indienne dans The Party, française dans Pink panthere), plus calme en effet.
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