tag:blogger.com,1999:blog-6454321054239840944.post9085658893024291257..comments2024-01-22T07:49:40.034+01:00Comments on Fenêtres sur cour: Pascal, les femmes et le chanturgue - Ma Nuit chez Maud, d'Eric RohmerTimotheehttp://www.blogger.com/profile/07012687720305046525noreply@blogger.comBlogger2125tag:blogger.com,1999:blog-6454321054239840944.post-30118324626722995522010-03-01T18:59:09.371+01:002010-03-01T18:59:09.371+01:00Charlotte, bravo pour ta belle démonstration. C...Charlotte, bravo pour ta belle démonstration. C'est vrai et implacable. Mais, en fait, je pense que tu sur-interprètes ce que j'ai dit. Je n'ai pas dit Maud et Françoise sont à elles deux la Grâce. Au contraire, je pense que comme dans La Collectionneuse par exemple, le personnage rohmerien choisit la fuite. Et tu noteras que je n'ai pas dit que Rohmer était cinéaste de la grâce, mais bien, finalement, cinéaste du divertissement. Tu as donc raison de souligner qu'il y a quelque chose de tragique dans ce film, et dans beaucoup de Rohmer, qui consiste en un renoncement quasi volontaire au bonheur et, tu l'as souligné, à la Grâce. Mais, je n'y peux rien, cette tragédie n'est pas violente, et Rohmer nous montre aussi la douceur des conventions et de la grâce avec un petit g. Ce n'est donc pas un sacrilège contre le sens que de dire qu'à elles deux, elles offrent un portrait de la grâce féminine. Même si, comme tu le démontre brillamment, Rohmer montre clairement que ce que représente l'une est dérisoire par rapport à ce que représente l'autre. Mais il aime aussi décrire que l'on fait presque jamais ce qu'on voudrait ou devrait faire.T.G.http://fenetressurcour.blogspot.comnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-6454321054239840944.post-71064528479733952142010-03-01T17:47:20.985+01:002010-03-01T17:47:20.985+01:00Je ne suis pas du tout d’accord avec ta vision du ...Je ne suis pas du tout d’accord avec ta vision du film : il ne s’agit pas du tout d’un «émouvant portrait («à elles deux») de la grâce féminine» ! où as-tu été cherché ça ? ce n’est pas le sujet du film : car il y a bien des films qui forment un «émouvant portrait de la femme», par une collection de silhouettes comme dans L’Homme qui aimait les femmes ou, je ne sais pas, on peut dire que la brune et la blonde chez Lynch sont les deux faces de la femme, mais alors là, pas du tout. Car elles ne sont pas du tout sur le même plan. Et même d’un point de vue concrètement cinématographique, je veux dire. Il n’y a qu’à comparer la manière dont sont filmées nos deux femmes durant les deux «nuits». Il faut voir comment Maud captive l’écran qui reste figé sur elle tandis qu’elle regarde, émerveillée. Elle est là, et même lorsqu’on ne voit que notre ingénieur, on sent sa présence, qu’on l’entende ou non. Et lorsqu’elle demande des cigarettes, la caméra, sans quitter ce parfait angle de vue, glisse vers le paquet de cigarettes, pour ramener notre ingénieur auprès d’elle. — Rien de tout cela chez Françoise : on fait du thé, on est diverti par l’encombrement de cette cuisine où l’on se sent soi-disant «bien», on n’a jamais cette durée qui nous permet de regarder l’autre.<br />Dans ce triangle arithmético-spirituel posé sous l’autorité de Pascal, il y a clairement assymétrie. Il n’y a pas hésitation entre les deux femmes puisque dès le départ notre ingénieur a décidé d’épouser Françoise à toute force. Ainsi la caméra la cherche dans l’église quand elle n’y est pas. De même, notre ingénieur a décidé qu’il ne serait pas un saint. «Et la Grâce ?» lui fait justement entrevoir Maud. A la Grâce, il demande seulement «de lui faire entrevoir la possibilité de l’être». Et c’est cette possibilité que lui fait entrevoir Maud : c’est un éclairage tout nouveau qui vient illuminer notre ingénieur, comme cette lampe si justement placée dans son dos et qui le fait rayonner. Non, dans ce triangle pascalien, nulle équilatéralité, puisque d’un côté, «le gain est infini», — c’est «l’espérance mathématique», explique l’ingénieur à Vidal. Seulement faut-il encore y croire, ce à quoi notre homme se refuse. Il aura seulement entrevu cette éclaircie, comme il le demandait, durant cette nuit chez Maud, placée au centre du film (qui ne s’appelle pas, et pas uniquement pour des raisons d’euphonie, «Mes Nuits chez Maud et chez Françoise», mais bien seulement «Ma Nuit chez Maud») qu’elle vient irradier.Charlottenoreply@blogger.com